La tempête de début mars a soufflé fort et a endommagé la toiture de l’église Saint-Gilles de notre village. Des tuiles de la toiture de la nef se sont détachées. Le vent s’est engouffré par les ouvertures du clocher notamment et a soulevé des tuiles. La toiture est actuellement à l’air libre sur une dizaine de brèches et sera réparée cette semaine par un couvreur charpentier du village. Des dégâts moindres ont été occasionnés aussi sur quelques toitures de maisons.
Vue de l’église après la tempête avec la toiture endommagée
En comparaison, vue de l’église, l’année dernière, lors du festival « Le Pistouval », le 28 juillet 2019
Vue des dégâts sur les toitures
Vue de l’intérieur de l’église en 2013, avec la nef se présentant comme un remarquable ensemble de style néo-classique
La tempête de 1792
La précédente église Saint-Gilles subit, elle aussi, l’assaut d’un « ouragan impétueux » en décembre 1792. Il entraîna la chute du clocher de pierre. L’église fut en partie détruite puis reconstruite. L’église actuelle fut construite entre 1847 et 1855 en remplacement de cette ancienne église Saint-Gilles qui était devenue trop petite pour accueillir la population croissante de l’époque (1700 habitants environ) et qui menaçait de tomber en ruines (son portail fut replacé à la chapelle Notre-Dame d’Artiguehente). Les proportions de l’édifice, de type baroque romain, sont de 42 m de long, de 20 m de large et de 14 m de haut, lui donnant un caractère imposant souligné par une élégante façade de style classique bâtie avec la pierre de Séglan. L’église fut consacrée le 30 septembre 1855 par l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Jean-Marie Mioland, à qui l’on doit d’avoir publié la béatification de Germaine Cousin, la bergère de Pibrac, devenue sainte Germaine de Pibrac.
Placée sous la protection de saint Gilles
Les églises successives en ce lieu ont été placées sous le vocable de Saint-Gilles depuis le XIIe siècle environ. A l’époque , l’église était inféodée au célèbre monastère de la vallée du Rhône, Saint-Gilles-du-Gard. Qui l’avait construite ? Comment était-elle ? Nous ne le saurons sans doute jamais. C’est à peine si son portail, remonté à l’entrée de l’église de Notre-Dame d’Artiguehente, peut nous fournir un repère chronologique. Avec son archivolte en anse de panier et ses rampants ornés de feuillages, il peut être de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe.
Saint Gilles l’Ermite (en occitan sent Gely ou sent Geris) est né à Athènes vers 640. Il vint vivre en ermite en Languedoc. Il est représenté avec une biche, car selon une légende du Xe siècle, une biche, poursuivie par des chasseurs, se réfugia dans sa grotte, et vint se coucher à ses pieds. Sur son tombeau fut construite l’abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, alors port de mer, étape de pèlerinage sur le chemin de Rome et de Compostelle. Il mourut aux environs de l’an 720. Son culte se répandit rapidement, de nombreux pèlerins venus des pays les plus lointains (Flandres, Danemark, Hongrie, Norvège, Pologne…) s’acheminèrent vers son tombeau, invoquant saint Gilles contre la peur, les orages et les incendies, pour la guérison des maladies, notamment nerveuses, et pour la protection des enfants. Il devint un des saints les plus populaires du Moyen-âge, dans toute la chrétienté. En 1050, l’abbaye de Saint-Gilles-du-Gard devint l’un des quatre plus importants pèlerinages de la Chrétienté avec Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle.
Les sept itinéraires des chemins de Saint-Gilles
Saint Gilles est représenté tantôt en ermite, accompagné de la biche nourricière, tantôt en abbé bénédictin, avec la crosse. On le représente aussi en Italie avec une fleur de lys (giglio signifie « lys » en italien). Des villes et des villages en France et à l’étranger portent son nom et plus de 2000 églises le désignèrent comme patron. Sa fête est célébrée le 1er septembre. Saint Gilles est aussi le saint patron des camping-caristes. Chaque année a lieu le pardon des camping-caristes à Malestroit dans le Morbihan.
Buste de saint Gilles à l’intérieur de l’église
Saint Gilles, un saint pour le 21e siècle ?
En ces temps d’aléas climatiques répétés, à l’heure du réchauffement de la planète, et de confinement dû au coronavirus Covid-19, saint Gilles peut être invoqué pour la protection de la nature et contre la peur, les orages, les incendies et les maladies, pour les enfants comme pour les adultes, à travers notamment cette prière :
Saint Gilles, qui avez rendu la santé à un si grand nombre de malades, obtenez-nous la santé du corps et celle de l’âme, afin que marchant sur vos traces dans l’humilité, la pénitence et l’amour, nous méritions d’avoir part, avec vous, aux sources de la vraie Vie.
Saint Gilles : délivrez-nous, protégez-nous. Donnez-nous un cœur généreux, riche d’amour et de tendresse, de bonheur et de paix. Par Jésus, le Christ. Amen.
Saint Gilles, priez pour nous (3 fois).
Dieu est Amour. Par l’intermédiaire de Saint Gilles, il peut encore manifester sa bonté, ayez confiance…
Icône et vitrail représentant saint Gilles avec une biche qui, poursuivie par des chasseurs, se réfugia dans sa grotte
Les cloches sonneront demain
Mercredi 25 mars à 19h30, en la solennité de l’Annonciation et à la demande des évêques de France, les cloches de toutes les églises de France sont invitées à sonner pendant dix minutes, non pour appeler les fidèles à s’y rendre, mais pour manifester la fraternité et l’espoir commun face à la pandémie du coronavirus Covid-19 qui touche le pays et la planète. Elles sonneront comme elles ont sonné aux grandes heures de notre histoire, la Libération par exemple. Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, invite aussi à « allumer des bougies à nos fenêtres pour témoigner de notre espérance vive, confiants dans l’intercession de la Mère de Dieu, la sainte Vierge Marie. Continuons à vivifier notre communion ecclésiale d’une façon renouvelée. (…) L’ange Gabriel, après avoir annoncé à Marie la conception et l’enfantement de Jésus, le Fils du Très-Haut, lui donne un signe : sa cousine Élisabeth « a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse » (Lc 1, 36). C’est dans l’Évangile de l’Annonciation. La première lecture parle explicitement de signe, proposé au roi Acaz, qui n’en voulait pas : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel, car Dieu est avec nous » (Is 7, 14). Nous vivons en ce moment une période cruciale, où le Mystère pascal de souffrance, de mort et de résurrection, prend tout son sens, avec la pandémie du coronavirus. Un monde où les craquements se font de plus en plus visibles, un monde où l’appel à une vie plus équilibrée, plus simple et plus saine retentit de plus en plus fort, ce monde semble s’être arrêté, montrant sa grande fragilité. N’avons-nous pas là un signe que Dieu nous invite à lire et à relire ? Un signe qui nous invite à la conversion de nos habitudes de vie. Nous sommes contraints tous ces jours de vivre confinés, pour que l’épidémie se propage le moins possible. Comment allons-nous comprendre qu’il nous faut changer de vie très vite ? » (extrait du texte « Dieu ne nous donne-t-il pas un signe ? » du 23 mars 2020).
Statue de la Vierge Marie et clocher de l’église Saint-Gilles (photos Cassagnabere.fr)